La protection auditive pour les travailleurs
Qui ne connait pas un homme ou une femme devenus sourds parce que cette personne n’a pas protégé son audition au travail. Oui, affirment-ils, il n’y a pas beaucoup de bruit sur leurs lieux de travail. En effet, ils sont devenus sourds avec les années.
La protection auditive a effectivement pour rôle la réduction du niveau sonore perçu à l’oreille soit dans le but de protéger contre les risques de surdité soit pour améliorer le confort (sommeil, concentration). Mais, il y a aussi d’autres buts souvent oubliés. La protection auditive peut aussi avoir pour but d’empêcher l’eau de pénétrer dans le conduit auditif. Il est aussi possible que vous désiriez rééquilibrer la pression entre l’oreille moyenne et l’extérieur lors de voyages en avion. Comme vous le voyez, il existe plusieurs situations de vie ou de travail qui peuvent affecter la capacité auditive de tout un chacun.
Il est rare que nous utilisions l’appellation « la protection auditive ». Les termes bouchons, les coquilles, sont aussi des termes utilisés dans notre législation au Québec.
Toutes les pièces d’équipement de protection individuelle sont conçues de façon à être utilisées pour faire face à des conditions précises et à des combinaisons d’expositions. On ne doit donc jamais les adapter, les transformer ou les modifier pour les utiliser à d’autres fins que celles pour lesquelles elles ont été prévues.
Le Règlement sur la (R.S.S.T.) fait mention des mesures correctives obligatoires que l’employeur et même tous les travailleurs doivent respecter. En effet, à l’article 136, elle stipule ce qui suit :
136. Mesures correctives et équipements de protection individuels : L’employeur doit se conformer aux normes établies aux articles 131 à 135 en mettant en œuvre les mesures indiquées ci-dessous dans l’ordre suivant :
1°réduire le bruit à la source ;
2°isoler tout poste de travail exposé à ce bruit ;
3°insonoriser les locaux de travail.
Dans le cas où il se révèle impossible, en appliquant les mesures prévues au premier alinéa, de respecter les normes prévues aux articles 131 à 135 ou en attendant que les transformations requises par cet alinéa soient réalisées, l’employeur doit mettre des protecteurs auditifs à la disposition des travailleurs ou doit limiter le temps d’exposition des travailleurs conjointement avec un programme audiométrique.
Les mesures prévues au premier alinéa doivent être mises en œuvre même si l’employeur ne réussit pas ainsi à respecter les normes prévues aux articles 131 à 135.
137. Protecteurs auditifs : Tout protecteur auditif fourni à un travailleur conformément au deuxième alinéa de l’article 136 doit atténuer le bruit de telle sorte que le travailleur ne soit plus exposé à des bruits qui excèdent les normes établies aux articles 131 à 135.
Ces protecteurs auditifs doivent être conformes à la norme protecteurs auditifs, ACNOR Z94.2-1974.
Ils doivent également être désinfectés avant d’être utilisés par un autre travailleur, sauf en cas d’urgence.
138. Affichage : Lorsqu’un travailleur est exposé à des bruits qui excèdent les normes établies aux articles 131 à 135, une affiche indiquant que le port de protecteurs auditifs est obligatoire doit être placée près du poste de travail ou dans la salle où ce travailleur se trouve. Si cette affiche comporte des caractères, ceux-ci doivent avoir au moins 30 mm de hauteur.
Le législateur, par cette réglementation, souhaite réduire tous les
risques d’atteinte à l’audition de toutes personnes en présence d’un bruit
dépassant les normes. Il y a bien des avantages à une telle réglementation :
Voici quelques avantages mentionnés par les entreprises :
- Assure la préservation des facultés auditives et diminue le nombre de travailleurs et de travailleuses atteintes de surdité professionnelle ainsi que le degré de sévérité des pertes auditives ;
- Diminue les risques d’accident dans la mesure où les alarmes, les avertisseurs sonores, les bris d’équipement et les conversations sont plus faciles à percevoir et à distinguer ;
- Procure un environnement sonore moins agressant et moins stressant qui contribue à améliorer la motivation et le rendement du personnel ainsi que la performance globale de l’entreprise ;
- Contribue, grâce à un entretien préventif, à l’amélioration du rendement des machines et donc de la qualité des produits finis tout en permettant de réaliser des économies d’énergie, de matières premières et d’argent ;
- Diminue les coûts afférents aux dépenses effectuées pour préserver l’audition (achat de protecteurs auditifs, frais d’examens audiométriques, etc.) ;
- Contribue à revaloriser l’image de l’entreprise ;
- Diminue le nombre de demandes d’indemnisation pour surdité professionnelle et les montants accordés à cet effet ;
- Réduis les frais d’expertise découlant de la contestation des dossiers de réclamation ;
- Contribue enfin à maintenir la qualité de vie du personnel et à réduire les coûts d’exploitation de l’entreprise. Il faut prévenir la surdité, car elle ne peut se guérir.
Lorsque des protecteurs auditifs sont requis, alors un programme de conservation de l’ouïe doit être mis en œuvre. Un programme de conservation de l’ouïe comprend l’évaluation du bruit, la sélection d’un protecteur auditif, l’éducation et la formation des employés, les tests audiométriques, l’entretien, l’inspection, la tenue de registres et l’évaluation de programme.
LES TYPES DE PROTECTION AUDITIVE
Elles sont composées de deux coquilles qui recouvrent totalement l’oreille, reliées entre elles par un arceau central ajustable en métal ou en plastique qui passe sur le dessus de la tête pour assurer le maintien. Les deux coquilles contiennent de la mousse ou un liquide et sont recouvertes d’un revêtement en plastique souple pour la partie en contact avec l’oreille et d’une coque plastique rigide pour la partie externe.
Certains systèmes avec coquilles sont montés directement sur des casques de sécurité. Il est réutilisable, mais il est conseillé de changer les coussinets sur les oreillettes tous les six mois15 pour conserver une bonne étanchéité.
On peut les introduire dans le conduit auditif qui peut être jetable ou réutilisable, standard ou sur mesure.
À façonner par l’utilisateur, réalisé en matériaux compressibles (mousse, fibre…), il devra être mis en forme avant son introduction dans le conduit auditif. Après insertion, il se dilate pour fermer le conduit de manière étanche. Il est, en règle générale, à usage unique et sa mise en place doit être réalisée avec des mains propres.
Disponible en deux ou trois tailles pour mieux s’adapter à la morphologie des conduits auditifs, il est réalisé en silicone, en caoutchouc… Il peut être inséré dans le conduit auditif sans mise en forme préalable. Il est réutilisable et de ce fait devra être nettoyé régulièrement.
De type à façonner ou préformée, sa particularité est de relier les deux bouchons par un arceau en matière plastique à placer sous le menton ou derrière la tête ; cet arceau a pour objectif de presser les bouchons dans l’oreille. Son utilisation est en général réservée aux usages intermittents et de courtes durées.
Bouchons sur mesure.
Réalisé à partir d’une empreinte d’oreille du futur utilisateur, il est fabriqué en silicone (souple) ou en résine acrylate (dure). La majorité de ces protecteurs est équipée de filtres acoustiques passifs qui permettent d’offrir un niveau d’affaiblissement adapté à l’utilisateur et à son exposition sonore. La spécificité du « sur mesure » engendre un investissement plus important, mais également un confort19 optimal. Il est réutilisable et de ce fait devra être nettoyé régulièrement.
Le principe de fonctionnement de ces équipements est de bloquer le son avant qu’il n’entre dans le conduit auditif. Certaines protections apportent des fonctionnalités supplémentaires : dans le traitement du bruit, elles sont, en règle générale, équipées d’électronique et définies comme « actives ».
Un programme de sécurité et de santé au travail requiert, pour être efficace, doit rechercher la participation conjointe des membres de la direction ainsi que des individus représentant les travailleurs. Ils doivent mettre à la disposition de leurs travailleurs toute une gamme d’équipements de protection. Mais encore une fois, ces instruments ne seront efficaces que s’ils sont utilisés de façon constante et adéquate. Lorsque des protecteurs auditifs sont requis, alors un programme de conservation de l’ouïe doit être mis en œuvre. Un programme de conservation de l’ouïe comprend l’évaluation du bruit, la sélection d’un protecteur auditif, l’éducation et la formation des employés, les tests audiométriques, l’entretien, l’inspection, la tenue de registres et l’évaluation de programme.
N’oublions pas, enfin, que le type de travail effectué comporte de multiples risques qu’il faut tenter d’éliminer. Le principe du « Ça n’arrive qu’aux autres » est notre pire ennemi et il est regrettable de constater qu’il affecte particulièrement les jeunes. Nous en appelons donc aux employés plus expérimentés pour qu’ils n’hésitent pas à corriger ceux dont les pratiques de travail sont dangereuses. En intervenant de la sorte, ils font preuve d’un esprit d’équipe et de solidarité.
Que faut-il savoir sur le choix des protecteurs auditifs ?
Les protecteurs auditifs doivent :
- Être adaptés à la tâche ; pour en savoir plus, consulter la norme CSA Z94.2-14 « Protecteurs auditifs : Performance, sélection, entretien et utilisation » ou communiquer avec l’organisme responsable de l’hygiène et de la sécurité au travail au Québec.
- Être compatibles avec d’autres pièces d’équipement de protection individuelle ou dispositifs de communication requis.
- Être assez confortables pour que les travailleurs acceptent de les porter pendant toute la durée de l’exposition au bruit.
- Être adaptés à la température et au niveau d’humidité dans le milieu de travail.
- Être en mesure de répondre adéquatement aux besoins en matière de communication et d’audibilité (p. ex. la capacité d’entendre les alarmes ou les signaux sonores d’avertissement).
Il est nécessaire de porter des protecteurs auditifs lorsque le bruit ou le niveau de bruit du milieu de travail excède 85 décibels ou DBA. Les protecteurs auditifs réduisent les niveaux d’exposition au bruit ainsi que les dangers de déficience auditive. L’efficacité de la protection auditive est grandement réduite si les protecteurs auditifs ne sont pas adéquatement ajustés, s’ils ne sont portés que périodiquement, ou même s’ils sont retirés ne serait-ce que pour une courte période. Pour maintenir son efficacité, la protection auditive ne doit pas être modifiée. Les casques d’écoute ou les écouteurs pour la radio ou la musique ne sont pas des substituts aux protecteurs d’oreilles et ne devraient pas être portés lorsque des protecteurs d’oreilles sont requis pour protéger l’utilisateur contre l’exposition au bruit.
Les préférences personnelles.
Il importe de tenir compte des aspects humains des protecteurs auditifs, puisque ces derniers ne joueront efficacement leur rôle que s’ils sont portés. Il arrive que des travailleurs ne supportent pas certains types de protecteurs. Chaque personne est en effet différente, et l’anatomie de l’oreille et du canal auditif externe varie considérablement d’une personne à l’autre.
L’employeur ferait bien d’offrir le choix entre différents types de protecteurs auditifs, tout en tenant compte des considérations de sécurité et d’hygiène. En effet, certains types de protecteurs ne devraient pas être utilisés si les niveaux acoustiques sont trop élevés ou s’ils se révèlent inadéquats du point de vue de l’hygiène. Par exemple, lorsque dans une usine les gens réutilisent les bouchons d’oreilles toute la journée et les insèrent avec des mains souillées, ils risquent d’introduire dans les oreilles de la saleté ou des bactéries qui peuvent causer des infections.
En matière de protecteurs auditifs, les préférences personnelles sont primordiales. Si les travailleurs n’aiment pas le type de protecteurs auditifs qu’on leur propose (p. ex., s’ils ne sont pas confortables, ne s’ajustent pas bien ou ne sont pas pratiques), ils ne les porteront pas.
SECTION XV, RSST
BRUIT
130. Exploitation et aménagement : Tout établissement dont l’exploitation est susceptible d’entraîner l’émission de bruit au niveau de la zone audible des travailleurs doit être exploité conformément aux exigences de l’article 136 de sorte que le bruit mesuré à tout poste de travail n’excède pas les normes prévues aux articles 131 à 135 pour toute période qui y est indiquée.
Assurez-vous de respecter les réglementations en vigueur à l’extérieur du Québec. Au Québec, il est possible de travailler à un niveau de 90 décibels pendant 8 heures continues. |
_____________________________________________________
Niveau de bruit Temps
(en DBA, DBA d’exposition*
corrigée ou DBA permis [h/jour]
équivalents)
_____________________________________________________
85 16
86 13,9
87 12,1
88 10,6
89 9,2
90 8
91 7
92 6
93 5,3
94 4,6
95 4
96 3,5
97 3
98 2,6
99 2,3
100 2
101 1,75
102 1,50
103 1,3
104 1,2
105 1
106 0,9
107 0,8
108 0,7
109 0,6
110 0,5
111 0,45
112 0,4
113 0,35
114 0,30
115 0,25
>115 0
Comment devez-vous faire pour entretenir vos équipements de protection auditive ?
- Suivre les indications du fabricant.
- Examiner régulièrement les protecteurs pour y déceler les traces d’usure.
- Remplacer les coussinets ou les bouchons qui ont perdu de leur souplesse.
- Remplacer l’arceau lorsqu’il est tellement tendu que les coussinets n’adhèrent plus à la tête.
- Démonter le serre-tête antibruit pour le nettoyer.
- Laver le serre-tête antibruit à l’eau tiède avec un détergent liquide doux, puis le rincer à l’eau tiède. Veiller à ne pas mouiller le matériau d’atténuation du son à l’intérieur des coussinets.
- Avec une brosse douce, enlever l’huile de la peau et la saleté, qui peuvent faire durcir les coussinets.
- Essorer les bouchons ou les coussinets et les laisser sécher à l’air libre sur une surface propre. (Vérifier d’abord dans les recommandations du fabricant si les bouchons d’oreilles sont lavables.) [1]
Pour être parfaitement efficaces, les protecteurs auditifs doivent être portés EN TOUT TEMPS.
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Sylprotec
offre une large gamme de produits de protection auditive convenant à tous les
besoins et à tous les âges : enfants ou adultes.
Bouchon d’oreille antibruit E-A-R par 3M
Bouchon d’oreille antibruit Howard Leight
Bouchon antibruit avec métal détectable pour l’alimentation
(OA4106)
Coquille de protection auditive 3M
Coquille antibruit Peltor Junior pour enfant
Coquille antibruit compatible avec casque de sécurité
Casque d’écoute antibruit pour chasseur Peltor
(OPH6S)
Casque d’écoute antibruit Peltor Tactical
Coussinet de remplacement pour coquille 3M
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Sylvain Patrice t.p. i.
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[1] Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail